Scrum : Tout savoir sur cette méthode agile
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Plus encore que les autres secteurs d’activité, le monde numérique bouge constamment et très vite. Il y a toujours des innovations à intégrer, des changements à apporter, des défis imprévus auxquels il faut répondre. D’où l’importance d’adopter une méthode agile. La méthode Scrum en est l’un des frameworks les plus utilisés aujourd’hui, ce qui implique de nombreux changements de process.
Cette méthodologie, basée sur l'itération courte et l'amélioration continue, permet de s'adapter aux changements du marché tout en maintenant un focus constant sur la valeur que vous apportez à vos utilisateurs. Chez Lonestone, forts de notre expérience en méthodologies agiles, nous accompagnons nos clients à adopter cette approche pour maximiser leurs chances de succès. Découvrons-la dès maintenant !
Qu'est-ce que la méthode Scrum ?
Méthode Scrum : Origine & principes de base
La méthode Scrum a été mise au point dans les années 1990, par Ken Schwaber et Jeff Sutherland avec l’idée de dépasser les limites des approches de gestion de projet qui existaient jusqu’alors. S'inscrivant dans la philosophie Agile (formalisée quelques années plus tard), Scrum propose une alternative diamétralement opposée aux méthodes en cascade, trop rigides pour le développement de produits numériques.
Le terme "Scrum", vient du rugby, et il fait référence à la phase de jeu où l’équipe avance soudée vers un objectif commun, en s’adaptant à ce que fait l’adversaire. Même si en développement il n’y a pas d’adversaire, il y a une adversité, face à laquelle il faut collaborer et s’adapter.
L’approche Scrum repose sur trois concepts clés :
Les cycles d’itération courts, appelés sprints, découpent le travail en cycles de développement de deux à quatre semaines. On peut ainsi livrer régulièrement des fonctionnalités opérationnelles et ajuster la trajectoire en temps réel.
Le feedback : un dialogue permanent entre l'équipe de développement et les utilisateurs finaux, ce qui réduit les risques de dérives coûteuses.
L'amélioration continue passe par des rétrospectives (sprint reviews) où on va analyser les pratiques et mettre en place des actions correctives.
Pourquoi Scrum est plébiscité dans le développement numérique ?
Le succès de Scrum dans le développement numérique s'explique par sa capacité à répondre aux défis du secteur, à savoir :
Incertitude élevée ;
Besoins utilisateurs qui fluctuent ;
Concurrence imposant des délais courts.
Face au premier défi, l’incertitude, Scrum réduit les risques car en découpant le développement en sprints agiles courts, on peut valider régulièrement les hypothèses et détecter les problèmes très tôt, quand ils sont encore faciles à corriger. Contrairement aux approches traditionnelles où les erreurs ne sont découvertes qu'en fin de projet.
Pour ce qui est des besoins utilisateurs changeants, Scrum permet de réajuster les priorités à chaque nouveau sprint grâce au Product Backlog, lui aussi constamment réévalué grâce aux sprints courts.
L'amélioration continue découle naturellement de la structure de Scrum. Chaque sprint se termine par une évaluation critique portant sur le produit livré et les méthodes de travail, garantissant à vos équipes une montée en qualité progressive tant technique que organisationnelle.
Les trois piliers de la méthode Scrum
Scrum repose sur trois piliers fondamentaux qui constituent son architecture conceptuelle et guident toutes les pratiques. Chez Lonestone, nous pensons qu’en plus des trois concepts-clés présentés plus haut, la méthode Scrum participe de trois dimensions piliers.
Transparence
Tous les aspects importants du processus doivent être visibles par l'ensemble des parties prenantes. Cette transparence implique une standardisation des pratiques et des définitions pour que tout le monde se comprenne. Le tableau Scrum, le Product Backlog et les critères de "Definition of Done” parce qu’ils créent un environnement de confiance propice à la collaboration sont l’illustration de cette transparence.
Inspection
Grâce à la transparence, on peut ensuite facilement et régulièrement passer en revue les artefacts et progrès réalisés. Les cérémonies Scrum sont le moment désigné pour cet exercice d'analyse des résultats et des processus. Cette inspection collective est en somme l’occasion de mettre le doigt sur les écarts et les sources de dysfonctionnement.
Adaptation
C’est l’action qui suit logiquement les conclusions de l’inspection. C’est là que vos équipes vont procéder aux ajustements et aux mesures correctives contre les dérives. C’est vraiment cette capacité d'adaptation continue qui distingue Scrum des méthodes traditionnelles et transforme chacun de vos projets en opportunité d'apprentissage.

Les rôles clés dans Scrum : Une organisation autour de responsabilités bien définies
Le Product Owner : Gardien de la vision produit
Le Product Owner a un rôle pivot puisque sa responsabilité principale consiste à ordonner les priorités du Product Backlog (ou plus couramment backlog) et à représenter les intérêts de toutes les parties prenantes du projet. C’est pour cela que le Product Owner doit avoir une excellente compréhension à la fois des :
Besoins utilisateurs ;
Contraintes techniques ;
Objectifs business de l'entreprise.
Ainsi, le Product Owner va recenser toutes les exigences mais aussi traduire la vision produit en fonctionnalités concrètes, hiérarchisées selon leur valeur métier et leur priorité. Cette faculté à arbitrer entre des demandes concurrentes est absolument déterminante dans un contexte où les ressources de développement sont systématiquement limitées et où chaque choix impacte directement la réussite du produit. Ce faisant, il maintient le cap vers les objectifs fixés.
Le Product Owner est également instrumental vis-à-vis de la satisfaction client. C’est en effet l’interface privilégiée entre l'équipe de développement et les parties prenantes externes (clients, testeurs, contractuels, etc.) Il assure de ce fait la cohérence du produit final avec les attentes du marché. Il doit donc communiquer de façon efficace dans un sens comme dans l’autre afin que besoins réels et solutions restent en adéquation.
Enfin, comme on l’a suggéré, le Product Owner ne doit pas perdre de vue les objectifs de l’entreprise et donc la gestion des détails opérationnels. Autrement dit, il va adapter les priorités en fonction de l'évolution du contexte business sans perdre de vue l'objectif final. Ceci suppose une capacité à anticiper les besoins futurs et à préparer l'équipe aux changements de direction, le tout afin de préserver la compétitivité du produit sur son marché.
Le Scrum Master : Facilitateur et garant du processus
Le Scrum Master occupe une position tout aussi importante mais malgré cela souvent mal comprise. Contrairement à un chef de projet au sein d’une méthodologie non agile, il n'exerce aucune autorité hiérarchique sur l'équipe de développement. Sa mission consiste à faciliter l'application des grands principes Scrum et à mettre son équipe dans les meilleures conditions de travail possibles.
Faciliter la communication
Le Scrum Master veille à ce que les informations circulent librement entre tous les acteurs. Pour ce faire, iI :
organise et anime les cérémonies Scrum ;
s'assure que chacun comprend son rôle et ses responsabilités ;
intervient pour résoudre les malentendus avant qu'ils ne dégénèrent en conflits.
Lever les obstacles
Ce sont les freins qui ralentissent l'équipe. Le Scrum Master les identifie puis mobilise les ressources nécessaires pour les éliminer. Ces obstacles peuvent être techniques, organisationnels ou relationnels. La vélocité de l’équipe dépend beaucoup de cette partie du travail du Scrum Master.
Respect des délais
Cette troisième responsabilité découle des deux précédentes : en supprimant les frictions et en optimisant les processus, le Scrum Master permet à l'équipe de se concentrer sur la création de valeur. Il veille également à ce que les engagements pris lors des sessions de sprint planning soient réalistes et tenables, afin d’éviter d’emblée les situations de stress qui nuiraient à la qualité du travail.
Encourager l’autonomie des équipes
C’est le point de mire de tout le travail du Scrum Master. Il aide à développer les compétences collaboratives de l'équipe et instaure une culture d'amélioration continue. Une équipe mature doit fonctionner de manière autonome, le Scrum Master n'intervenant plus que pour des ajustements ponctuels.
L'équipe de développement : L'exécution au cœur de la méthode Scrum
Sans surprise, l'équipe de développement est le pôle opérationnel de Scrum. Elle doit être suffisamment multidisciplinaire pour couvrir l'ensemble des compétences nécessaires à la réalisation du produit :
Développement front-end et back-end ;
Architecture technique ;
Documentation ;
UX design ;
Tests ;
Intégration ;
Déploiement.
Comme on l’a vu précédemment, l’équipe de développement doit viser l’autonomie : contrairement aux structures hiérarchiques traditionnelles où les tâches sont assignées par un manager, l'équipe Scrum détermine ensemble la meilleure façon d'atteindre les objectifs du sprint. Chaque membre se voit ainsi responsabiliser, ce qui, nous le voyons tous les jours chez Lonestone, est un terreau fertile pour faire émerger des solutions créatives adaptées aux besoins et contraintes du projet.
C’est néanmoins une approche qui requiert une équipe mature où chacun parvient à sortir de sa zone de confort technique pour aider le groupe. L’idée n’est pas que tout le monde sache tout faire parfaitement mais que chacun développe un certain degré de polyvalence afin d’améliorer la faculté du groupe à réagir efficacement aux nombreux aléas qui émaillent le développement d’un produit numérique.
Le fonctionnement de Scrum : Une structure au service de la flexibilité
Les artefacts Scrum : Des outils pour cadrer le projet
Les artefacts Scrum, ce sont les outils qui organisent le travail de l'équipe de développement. Ce sont les supports de la transparence et de l’adaptabilité nécessaires au bon fonctionnement de la méthodologie.
Product Backlog
Il s’agit de la liste, par ordre de priorité, de toutes les fonctionnalités, améliorations et corrections qui composent le produit à développer. C’est un artefact qui est constamment modifié, sous la supervision du Product Owner, qui l'enrichit, le réorganise et le précise en fonction des retours utilisateurs et de l'évolution des priorités business.
Chaque élément du Product Backlog, appelé User Story, décrit une fonctionnalité du point de vue de l'utilisateur final et inclut des critères d'acceptation qui définissent les conditions de sa réalisation. Par exemple, pour une plateforme d’e-commerce :
En tant qu'utilisateur,
Je veux pouvoir ajouter des produits à mes favoris,
Afin de pouvoir les retrouver facilement et les acheter plus tard.
Critères d'acceptation :
L'utilisateur peut cliquer sur une icône "cœur" sur chaque fiche produit.
Les produits ajoutés apparaissent dans une section "Mes favoris" accessible depuis le menu principal.
L'utilisateur peut supprimer des produits de sa liste.
La liste est sauvegardée même après déconnexion.
Un compteur indique le nombre d'articles dans la liste.
On le rappelle, le Product Owner doit sans cesse concilier stratégie produit et flexibilité opérationnelle. Par rapport à la gestion du Product Backlog, cela implique que les user stories en haut de liste doivent être suffisamment détaillées pour permettre leur développement immédiat, ce qui est moins nécessaire pour les entrées en fin de liste.
Backlog de sprint
C’est un backlog à l’échelle d’un seul sprint. Il contient les éléments du Product Backlog sélectionnés pour le sprint en cours, accompagnés du plan de travail nécessaire à leur réalisation. Contrairement au Product Backlog, toute l’équipe de développement est autorisée à faire évoluer le document en fonction de l'avancement des travaux. L’idée est d’ainsi encourager l’engagement et la responsabilisation des membres de l’équipe d’une part et d’assurer un suivi rapproché pour détecter tôt les dérives d’autre part.
Incrément
Pour le dire de façon schématique, c’est le résultat produit : tous les éléments du Product Backlog terminés pendant le sprint et intégrés aux incréments des sprints précédents. Cet artefact doit respecter la "Definition of Done" établie par l'équipe, c’est-à-dire les critères d’acceptabilité, afin de maintenir le même niveau de qualité tout au long du projet, le tout dans l’idée que le produit est potentiellement livrable.
Chez Lonestone, nous savons à quel point cette notion est fondamentale dans Scrum. Elle impose une discipline technique rigoureuse et pousse l’équipe à maintenir en permanence un produit dans un état déployable. De plus, cette contrainte favorise l'adoption de pratiques de développement souhaitables telles que l'intégration continue, les tests automatisés et le déploiement automatisé.

Le sprint : Un cycle court pour livrer rapidement
Un projet sous Scrum se décompose, on l’a dit en plusieurs cycles courts (entre 2 et 4 semaines). La durée est toujours la même d’un sprint à l’autre. Par cette faible durée, une contrainte naît et l’équipe doit donc se tenir à une discipline rigoureuse, afin de pouvoir présenter des résultats concrets, même si imparfaits, plutôt que de laisser s’installer une culture du retard.
Le déroulement type d'un sprint suit une séquence bien rodée :
Planification : on sélectionne les éléments à développer en fonction du Product Backlog et on définit l'objectif du sprint. Celui-ci doit être ambitieux mais réaliste.
La phase de développement : elle occupe presque toute la durée du sprint. L'équipe travaille de la façon la plus autonome possible pour atteindre l'objectif fixé.
La revue de sprint / sprint review : on clôture le cycle par la présentation des résultats aux autres parties prenantes qui ont alors l’occasion de donner leurs retours et de valider ou non les choix effectués par l’équipe.
Rétrospective : directement après, l’équipe se réunit et analyse ensemble les méthodes de travail utilisées lors du sprint, afin de déterminer celles qui ont fonctionné (et les encourager) et celles qui doivent être abandonnées ou améliorées.
Les cérémonies Scrum : Encourager la communication et l'amélioration continue
Les cérémonies Scrum, ce sont les temps de communication privilégiée, aussi bien en interne qu’avec les parties prenantes, le tout dans un esprit d’alignement et d’amélioration continue. Il y en a une pour chacune des étapes du sprint que l’on vient de décrire.
On a déjà expliqué à quoi elles correspondaient pour la planification, le sprint review et la rétrospective mais pas pour le développement. Lors de ce dernier, il y en a bien une, tous les jours en fin de journée : le daily scrum.
Plus courte que les autres cérémonies (environ 15 minutes), le daily scrum permet à chaque membre de partager ses accomplissements de la veille, ses objectifs du jour et les obstacles rencontrés. En se concentrant sur trois questions simples - ce qui a été fait, ce qui sera fait et les obstacles - on évite les discussions techniques détaillées qui peuvent être traitées séparément. C’est le Scrum Master qui l’anime.
Parmi les méthodes agiles, Scrum est un framework qui se distingue par sa propension à catalyser la transformation des équipes de développement de produits numériques. Utiliser Scrum c’est adopter des principes d'itération rapide, de collaboration renforcée et d'amélioration continue, qui donnent à votre équipe toutes les clés pour réussir dans un environnement concurrentiel exigeant.
Ceci suscite bien entendu un changement de mentalité et une adaptation progressive. Les bénéfices – réduction des risques, excellence, enchantement client – justifient largement un tel investissement de départ.
Pour vous aider à évoluer vers l’agilité, Lonestone met son expérience au service de votre entreprise. Intéressé.e ? Contactez-nous !
À retenir : Méthode Scrum
Quelle est la différence entre Agile et Scrum ?
Agile représente une philosophie de gestion de projet qui valorise la flexibilité, le travail d’équipe et les livraisons itératives. Scrum est l’un des frameworks qui en appliquent les principes. En d'autres termes, Agile définit le "pourquoi" et les valeurs fondamentales, alors que Scrum propose le "comment" avec ses rôles, cérémonies et artefacts structurés. D'autres frameworks comme Kanban ou Extreme Programming appliquent également l'approche Agile, mais Scrum reste le plus prescriptif et le plus largement adopté dans le secteur du développement numérique.
Scrum peut-il s'appliquer à d'autres domaines que le développement numérique ?
Bien que Scrum ait été initialement conçu pour le développement logiciel, ses principes fondamentaux s'adaptent remarquablement bien à tout projet complexe nécessitant flexibilité et collaboration. La méthode Scrum fonctionne particulièrement bien pour le développement de produits physiques et peut même convenir aux équipes marketing qui définissent les spécifications d'un projet. Les secteurs de la recherche et développement, de l'événementiel, de la création de contenu ou encore de l'innovation produit tirent parti des cycles courts de Scrum pour valider leurs hypothèses et s'adapter aux retours du marché.
Combien de temps faut-il pour réussir une transformation Scrum ?
La transformation vers Scrum ne se résume pas à l'adoption mécanique de nouvelles pratiques. Selon la culture de chaque organisation, cette transition demandera plus ou moins de temps, d'effort et de renoncement aux anciennes méthodes. Les startups et PME, souvent moins contraintes par des hiérarchies rigides, s'adaptent généralement plus facilement que les grandes entreprises établies. L'expérience montre qu'une équipe peut maîtriser les mécaniques de Scrum en quelques sprints, mais développer une véritable mentalité agile et optimiser la collaboration prend généralement entre six mois et deux ans.